C’est mes roues qui t’gènent ?
Instinct, courage, j'chais pas
Maltraitance, prison j'chais pas
Heu, j'chais pas quoi dire
Peine ou justice
J’ch'ais pas
Incohérence, bistro,
Choses avec un 's'
Personne invalide a des problèmes
Pour s'exprimer en paix
C'est dure. Pourquoi ?
On peut pas se défendre. Tu crois ?
Quand tu peux encore marcher, t'as même plus le temps de penser.
On est bien bloqué mais on peut réfléchir.
Toujours besoin de quelqu'un derrière soi,
Pour faire tout ce qu'on ne peut pas.
Mais on peux réfléchir, obtenir et s’en sortir.
Affronter le regard des autres, un regard noir, bizarre, indiscret, pénible.
Et tu te sens obligé de te cacher.
Ou non.
C'est mes roues qui t'gènent ?
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule, putain ? Il est gogol, lui, tiens !
T'es en fauteuil, t'as pas d'cerveau. Handicapé égale idiot.
Même moi, j'les regardais comme ça, avant.
Ils nous suivent du regard pendant 200 mètres,
La bouche ouverte.
Eh, prends-toi un poteau !
Mais pas les enfants…
Les regard d'enfants, ça fait du bien : ils sourient. Un enfant comprend ce que l'adulte ne comprend pas.
Le regard de l'enfant est
Charmant, apaisant, accueillant,
Qui fait du bien moralement.
L'adulte juge, concrètement,
Les enfants trouvent ça amusant.
T'es valide et t'as peur de moi.
Je représente ce que tu veux pas
Mais comment réfléchir
Si tu n’fais rien pour moi ?
T’es en fauteuil et tu vois là,
Là où maintenant tu ne vas pas
Cette vie n’était pas faite pour moi,
Désormais je n’ai plus le choix
Mais y'a un côté magnifique
Le plaisir devient différent.
Tu goûtes chaque minute de ta vie, tu la savoures, elle est unique
Le dimanche J'vais à la pêche
Et m'endors sous un parasol.
Je suis heureux et pas revêche. L'es-tu, toi, si tu t’y colles ?
Mon copain est plus invalide que moi. Je lui ai allumé la lumière. Lui ne peut pas le faire.
J'étais heureux, moi, de pouvoir.
On est solidaires, physiquement, moralement
Oui, moi, Je suis handicapé,
Mais suis capable d'apprécier,
Ce que tu vis sans y penser
Alexis et Vincent, deux personnes handicapées.